

L’équipe d’Aix en Partage s’associe à l’analyse et aux revendications du barreau d’Aix en Provence.
Semaine du lundi 6 janvier 2020 au lundi 13 janvier 2020 inclus
« Justice morte » – Grève reconductible –
Le Conseil de l’Ordre des Avocats du Barreau d’Aix en Provence, réuni
en sa séance du 6 janvier 2020, a décidé d’engager, du lundi 6 janvier
2020 au lundi 13 janvier 2020, une grève générale reconductible selon
les modalités suivantes :
➢ Arrêt des désignations pour toutes les permanences pénales et toutes les gardes à vue.
➢ Arrêt des désignations en ce qui concerne le contentieux des libertés, le droit des étrangers et les mineurs.
➢ Arrêt des désignations en matière pénale concernant les instructions correctionnelles et criminelles.
➢ Arrêt des désignations pour les différentes permanences liées à l’accès au droit.
➢ Arrêt des désignations en matière d’aide juridictionnelle.
➢ Arrêt, plus généralement, de toutes les désignations.
➢ Demander systématiquement des renvois pour toutes les audiences pénales, y compris devant la Cour d’Assises.
➢ Demander des renvois devant toutes les audiences civiles, commerciales, prud’homales et administratives.
➢ Demander systématiquement le renvoi en collégialité avant clôture.
➢ Cesser, plus généralement, toute activité judiciaire, que cela soit
en matière pénale, civile ou administrative et demander systématiquement
des renvois.
Il s’oppose, avec les autres Barreaux français et leur représentation nationale, à l’intégration du régime autonome de retraite des avocats dans le régime de retraite universel voulu par le gouvernement.
Le régime de retraite des avocats est un régime autonome (et non un régime spécial), géré par les avocats pour les avocats, financé par leurs cotisations, particulièrement redistributif, solidaire et démocratique, qui permet de tenir compte des spécificités de la profession et des diversités importantes dans les carrières et les revenus des avocats.
Les avocats du Barreau d’Aix-en-Provence dénoncent :
– L’atteinte que porterait cette réforme à leur indépendance,
– Les charges insupportables qu’elle ferait peser sur les avocats en conduisant à un doublement de leur taux de cotisation,
– La baisse corrélative des pensions,
– Le péril que constitue la réforme pour la pérennité de milliers de
cabinets et par conséquent l’accès des citoyens au droit et à la
justice,
– L’absence de réponse sérieuse et de garantie du
gouvernement sur la hausse des cotisations et son impact sur l’économie
des cabinets dans leur diversité,
– Le risque de spoliation de la
profession par l’accaparement des provisions constituées par la caisse
de retraites des avocats (CNBF) grâce à une gestion vertueuse afin de
servir les retraites actuelles et futures tout en en maintenant
l’équilibre du régime pour de nombreuses années encore ;
– La casse d’un système pérenne garantissant l’équilibre des régimes de base et complémentaire jusqu’en 2079 ;
– L’atteinte portée à un régime qui ne coûte rien à l’État et au
contribuable mais qui au contraire reverse près de 100 millions d’euros
par an au titre de la solidarité avec les autres régimes.
DIRE NON À CETTE REFORME DES RÉGIMES AUTONOMES, C’EST DIRE OUI À UN SYSTÈME JUDICIAIRE PÉRENNE ET SOLIDAIRE.
Fait à Aix en Provence, le 6 janvier 2020
Philippe BRUZZO
Bâtonnier de l’Ordre