« Se réformer soi-même avant de réformer les autres ».
Constat et principe général :
Pour mettre en œuvre une politique réellement égalitaire entre femmes et hommes, la ville et ses instances se doivent d’être exemplaires en la matière. En effet, mettre en place une égalité en droits et en fait suppose :
- que le sexisme soit exclu des pratiques du conseil municipal , et
- qu’à chaque prise de décision, la question de l’égalité soit posée et mise en œuvre.
Ce principe d’institutionnalisation de l’égalité dans les administrations et dans les politiques publiques vise à donner un poids politique renforcé aux femmes dans la prise de décision. Il s’agit de décloisonner des domaines qui semblent être devenus une prérogative masculine au fil du temps.
Programme de aix en partage:
Une délégation des droits des femmes de plein exercice avec un budget dédié afin de mettre en œuvre l’institutionnalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes à tous les niveaux.
L’intégralité des textes de la mairie doit appliquer les règles du guide pratique de communication sans stéréotype de sexe, conformément aux recommandations du Haut Conseil à l’Egalité
http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/guide_pour_une_communication_publique_sans_stereotype_de_sexe_vf_2016_11_02.compressed.pdf
Pour qu’aucune femme ne soit plus victime de violences masculines
Constats:
De la violence verbale du harcèlement de rue jusqu’au féminicide, les violences exercées contre les femmes sont constantes et répétées.
- 1 femme meurt tous les 2 jours et demi sous les coups de son conjoint ou ex
- 1 femmes subit un viol ou une tentative de viol toutes les 8 min en France
- 1 femme sur 10 subit des violences conjugales, les enfants sont aussi des victimes de ces violences,
Les violences sont encore plus nombreuses si les femmes sont en situation de handicap, si elles sont identifiées comme non natives de France, d’origine immigrée.
Toutes les femmes ont subi du harcèlement dans les transports et dans la rue. https://www.stop-violences-femmes.gouv.fr/les-chiffres-de-reference-sur-les.html
Cette violence engendre un coût estimé à 3.6 milliards d’euros par an à l’échelle nationale (hypothèse basse) http://femmes.gouv.fr/wp-content/uploads/2014/11/Psytel_CoutVSC_RapFin_141114-21.pdf
Il y a donc urgence à agir pour lutter contre les violences masculines car toutes les filles dans la rue, subissent une pression qui les amène a se sentir illégitimes quoiqu’elles fassent, et qui ajoute a leur manque d’estime de soi, enfin, des femmes sont en danger de mort et leurs enfants sont aussi des victimes collatérales présentant des séquelles graves.
Lutter contre ces violences demande une solution globale qui commence par l’éducation et qui sera permise par la mise en place d’une politique volontariste dotée de réels moyens sur le long terme.
Programme de aix en partage:
Former les personnels municipaux sur cette question: les former à dépister et à aider les victimes à porter plainte,
Proposer des hébergements d’ urgence avec des logements suffisamment nombreux aux victimes et à leurs enfants, les accompagner dans la reconstruction
S’inspirer de mesures prises ailleurs, comme par exemple à Toulouse (édition de brochures, campagnes municipales d’information) https://www.toulouse.fr/documents/106827/110880/violences_contre_femmes_filles_guide/b17535af-c666-459a-ab7c-d65f15c7f86b
A l’école primaire , proposer des séquences d’éducation à l’égalité filles garçons à partir des outils disponibles sur le site Canopée de l’éducation nationale. https://www.reseau-canope.fr/outils-egalite-filles-garcons.html
Un brevet de l’égalité peut être passé au CM2 par exemple.
Ce brevet permettra aussi de lutter contre le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie, la xénophobie, permettra aussi l’intégration des personnes en situation de handicap.
Mettre en place un système de détection des violences masculines à l’école primaire , afin de pouvoir aider les élèves victimes de violences dans la sphère familiale (selon l’enquête VIRAGE, 56% des femmes qui ont subi au moins un viol dans leur vie l’ont vécu avant l’âge de 17 ans)
Interpeller l’état lorsque les lois existantes ne sont pas respectées par les fonctionnaires d’état ou des collectivités.
Pour une meilleure articulation des temps de vie
Constat
Les femmes doivent gérer leur vie professionnelle et la gestion du foyer, c’est ce qui s’appelle la double journée de travail. Selon la dernière étude de l’INED, les femmes accomplissent encore 70% des tâches domestiques et familiales, soit en moyenne 3h30 par jour.
Ces inégalités au sein du foyer ont des répercussions sur d’autres domaines pour les femmes : frein dans la vie professionnelle, dans l’engagement associatif ou politique mais également moins de temps libre pour les loisirs. A la naissance d’un enfant, ce sont aujourd’hui 96% des femmes qui prennent le congé parental, les éloignant ainsi du monde de l’emploi et les renvoyant dans la sphère domestique de façon durable. Si la loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes de 2014 a réformé le congé parental, son partage entre les deux parents reste facultatif.
L’arrivée d’un enfant continue donc de poser des problèmes à beaucoup de familles, nous connaissons encore des pénuries en France pour l’accueil des enfants de moins de 3 ans. Une étude de 2015 du Haut Conseil à la Famille en atteste : nous sommes loin des 275 000 créations de solutions d’accueil pour la période 2013-2017. Résultat : 60% des moins de 3 ans sont gardés par l’un des deux parents, dans l’écrasante majorité des cas, la mère.
A Aix en Provence, si les crèches sont en augmentation, cela est bien loin de couvrir les demandes. http://www.aixenprovence.fr/IMG/pdf/guidepetiteenfance_2019_web3.pdf
Programme de aix en partage
Poursuivre et accélérer le développement d’un service public de la petite enfance et les crèches d’entreprise afin de garantir un mode de garde pour les enfants qui ne sont pas encore en âge d’être scolarisés dans le but d’augmenter le nombre de solutions de garde par crèche de manière significative.
Développer une charte des bonnes pratiques dans la fonction publique et sensibiliser les entreprises privées à ces pratiques non discriminantes (exemples : pas de réunion qui démarre après 17h, etc.)
Pour la fin des violences économiques
Constat
Si les femmes réussissent mieux que les hommes à l’école et si la proportion de diplômées dans la population y est plus élevée, cela ne se retrouve pas dans le monde du travail. D’après l’INSEE « les hommes occupent plus souvent un poste à la hauteur de leur niveau de diplôme ».
Les femmes gagnent 25,7% de moins que les hommes tout temps de travail confondu , ce qui revient a dire que les hommes gagnent 38.9% de plus! A la retraite, c’est 40% de moins que les hommes ou autrement dit les hommes ont des retraites supérieures de 65% à celles des femmes!
Les emplois à temps partiel, avec des horaires atypiques et de faibles responsabilités sont largement plus occupés par des femmes. En 2015, 1,2 million de femmes salariées sont en situation de temps partiel subi, contre 471 800 hommes. 82 % des temps partiels et deux tiers des travailleurs pauvres sont des femmes.
Enfin, en 2011, 6,8 % des femmes étaient à la tête d’une famille monoparentale alors que ce n’est le cas que de 1,6% des hommes. Les femmes a la tête de famille monoparentale, doivent être la priorité.
Programme d’aix en partage:
Identifier les familles monoparentales et les informer sur leurs droits. Prioriser l’aide sociale en leur faveur. Pour cela, s’appuyer sur le tissu associatif qui doit aussi être soutenu par la Mairie.
Favoriser les politiques de promotion de la mixité, notamment à l’école, afin de lutter contre les stéréotypes qui stigmatisent les filles, les pauvres, les étrangers, les personnes en situation de handicap. Un concours entre les écoles primaires est facile à organiser dans ce but.
Rendre effective l’égalité professionnelle en appliquant les textes déjà en vigueur au sein des salarié.es de la mairie.
Pour le droit au sport pour toutes
Sport, filles et cités: un enjeu de cohésion sociale
http://doc.semc.sports.gouv.fr/documents/Public/jei7.pdf
Constats:
Le sport est socialement encore identifié comme masculin, les filles sportives sont soit des objets sexuels, soit des femmes masculines. Dans certaines familles, le sport peut être interdit aux filles.
80% du sport diffusé à la télévision est du sport masculin.
La majeure du budget des communes pour les équipements sportifs porte sur les terrains de football en premier, puis sur les stades. Les skate-park sont exclusivement utilisés par les garçons qui défendent leur espace par des pratiques d’exclusion des filles. Dans la cours de l’école, l’espace central est occupé par les garçons qui bougent, les filles sont reléguées en périphérie.
20% des images diffusées lors des épreuves de beach-volley féminin aux JO sont des plans serrées sur la poitrine des joueuses et 17% sur les fesses. Dans les catalogues de sport, les femmes apparaissent dans 1/3 des photos seulement.
On connait les vertus du sport en matière de développement personnel, de santé, d’intégration sociale. Or, les femmes et les filles restent encore souvent exclues des pratiques car le sport implique d’utiliser son corps pour autre chose que pour procréer ou servir dans l’espace domestique.
De plus, les inégalités dans le sport, surtout en compétition, sont le plus souvent expliquées par des différences physiques, toujours pensées à l’avantage des hommes.
Or, tout est fait pour décourager les filles et une masse de clichés s’abattent sur elles dés lors qu’elles prétendent a la compétition. Ensuite, c’est l’engrenage: s’il y a moins de licenciées dans un sport, il y a moins de moyens financiers. Enfin, certaines familles privilégient les sport du fils par rapport a celui de la fille de la famille.Le sport peut-être un moyen radical de s’émanciper d’une famille qui enferme une fille dans des rôles dits « traditionnels ».
Revendications d’aix en partage
Chiffrer les dépenses faites par la mairie pour des équipements sportifs utilisés par les filles ou par les garçons et favoriser les équipements mixtes de manière a ré-equilibrer les investissements en faveur des sports pratiqués par les filles.
Organiser des journées de sport en mixité..destinées à des jeunes issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville, comme cela est fait en ile de France.
http://www.crosif.fr/sport-en-mixte/
Cette opération permet de faire pratiquer une multitude d’activités sportives à des adolescent·e·s, afin de les encourager à une pratique régulière encadrée, tout en respectant la parité (50% de filles et 50 % de garçons). Ces journées accueillent également les ambassadeurs du sport de la Région qui sont l’occasion pour les jeunes de rencontrer des sportifs de haut niveau afin d’échanger sur leur réussite sportive. Sport en Mixte se tient sur 3 jours pendant les vacances de Pâques. À cette occasion, 300 jeunes adolescent·e·s de 11 à 15 ans issu·e·s des Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville de la région Île-de-France sont encadré·e·s par des professionnels du sport fédéral pour découvrir différentes activités sportives.
Pour la fin des stéréotypes de sexe
Constat
Après la famille, l’école est le lieu où les stéréotypes de sexe sont renforcés et où les inégalités fondées sur le sexe commencent. Une étude publiée début 2017 (http://science.sciencemag.org/content/355/6323/389 ) démontre que les filles se perçoivent inférieures intellectuellement aux garçons dès l’âge de 6 ans. Afin de construire une société égalitaire, il est capital de travailler sur l’éducation à l’égalité dès le plus jeune âge en formant notamment les personnels éducatifs à cette problématique.
Au quotidien, nous sommes toutes et tous confronté-e-s à des injonctions fortes : la publicité et les médias nous renvoient à des images réductrices et sexistes de ce que doit être une femme ou un homme dans la société aujourd’hui. Ces injonctions nous forcent à nous positionner dans des rôles sexués tout en pérennisant les inégalités par une norme .
Programme de aix en partage:
Former le personnel d’accueil de la petite enfance (personnel des crèches, assistant.e.s maternel.le.s) à la question de l’égalité filles-garçons, ainsi que les professionnel.le.s intervenant auprès des enfants (titulaires des BAFA, etc.)
Etre vigilant.e.s contre les publicités sexistes et les propos sexistes en conseil municipal ou ailleurs.
Pour une meilleure représentation des femmes en politique
Programme de aix en partage :
Vigilance quand à l’application des règles de parité dans toutes les instances.