Tribune des élu.e.s de Mars 2021
Un an que la crise Covid s’est installée dans notre commune.
Ses conséquences, en termes sanitaires, économiques, sociaux, de vie quotidienne et familiale bouleversés, sont innombrables et graves.
Concernant la santé de tous, la situation tendue du parc hospitalier retient l’attention. Malgré l’engagement des soignants, notre hôpital souffre d’un manque de moyens, de lits et d’équipes spécialisées.
Voilà le résultat d’une politique d’abandon du service public, accompagnée depuis des années par la municipalité actuelle, poursuivie, après le premier confinement, par le Gouvernement.
Il y a plus d’un an nous manifestions aux côtés du personnel, dénonçant les politiques de restriction budgétaire qui portaient atteinte aux missions de l’hôpital public. Pendant que la Mairie, qui siège au conseil d’administration, et des députés de la République en Marche de nos circonscriptions, s’auto-congratulaient, nous étions du côté des soignants et de leurs justes revendications, bien avant qu’on ne les applaudisse.
De confinements en couvres feux, la réalité n’est plus inquiétante mais désastreuse. L’économie du territoire est tournée vers les services, trop sans doute.
En centre-ville le commerce de proximité souffre et les bars et restaurants restent fermés. Si la municipalité affirme son aide aux commerçants, contrairement à d’autres villes, elle n’a pas exonéré ceux-ci, même partiellement, de la cotisation foncière des entreprises, ce qui condamne un certain nombre. Même en temps de tension budgétaire, c’est une grave erreur. De même pour la facture de gestion de l’espace public.
La crise ne fait que révéler leurs difficultés face à la cherté de l’immobilier et des loyers. On se souvient de la fermeture de la librairie La Provence : notre ville devient un village des marques, un lieu de spéculation, dont la vente du passage Agard à une société foncière en est l’illustration. L’uniformité et la rente ont autant porté atteinte à l’identité et l’activité d’Aix, que la crise pandémique. Nous avons besoin d’une autre politique, qui protège et fait valoir l’intérêt général (notamment en usant d’un droit de préemption) face aux intérêts particuliers.
Parallèlement, les difficultés du monde culturel s’amoncellent. Même les grosses structures ont un avenir d’incertitude. Quant aux plus modestes, elles sont menacées dans leur existence. Dans ce contexte, on pouvait s’attendre à des signes politiques et financiers de la Mairie, notamment à l’égard du monde associatif. A l’inverse, l’équipe municipale a laissé mourir Pays d’Aix Association et a préféré budgétiser l’achat de vidéos surveillance plutôt que d’accompagner le monde associatif. C’est un vrai choix de priorités et de valeurs. Ce ne sont pas les nôtres.
Aix est une ville d’étudiants. Où sont-ils alors que les enseignements se font à distance ? Ont-ils quitté la ville qui est la leur depuis longtemps ? Sont-ils de nouveaux invisibles que l’on ne retrouve que dans les files d’attente de l’aide alimentaire ? Si on soutient des dispositifs municipaux que nous avons proposé, au niveau de la cellule Covid, comme la mise en place d’une cellule psychologique et des dispositifs d’entraide, de sortie d’isolement et d’information, l’action n’est pas à la hauteur.
Ceux-ci travaillent pour subvenir à leurs besoins financer leurs études. Les petits boulots ont disparu, à la précarité structurelle, s’est ajoutée une spectaculaire précarité conjoncturelle. Ils n’ont pas seulement besoin d’aides mais de perspectives et de sécurité. Ainsi le logement social insuffisant à Aix, les situations d’insalubrité, les prix, atteignent les étudiants que l’on prétend aider. Quelle est la politique en matière de stationnement et de transports ? Il n’y en a pas. Pourquoi ne pas envisager un revenu étudiant comme cela se met en place ailleurs ? Quelle attractivité pour notre ville universitaire ! C’est possible si ce dispositif est ciblé. Voilà des mesures que nous proposons qui ont peu de chances d’être reprises par une municipalité qui communique autour d’eux, mais leur accorde peu d’importance.
Les salariés, sont inquiets pour leur emploi. Dans les quartiers populaires qui ont des chiffres de chômage au-dessus de la moyenne nationale, la menace de son explosion avec celle de la pauvreté est là.
Notre ville n’est pas que de privilégiés, elle tire sa richesse du monde du travail dans sa diversité. Nous serons à leurs côtés.
Nos choix politiques, nous distinguent de ceux menés depuis 20 ans.
Les décisions de la municipalité aggrave une crise dont le Gouvernement porte la responsabilité.
Eux, ils sont d’un côté, nous, nous sommes de l’autre.
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